Un livre passionnant et accessible, qui révèle les arcanes de l’industrie atomique en général et du fonctionnement de nos centrales nucléaires en particulier. en vente sur le site de l’association //Sortir du Nucléaire//
Wladimir Tchertkoff
ED : Actes Sud
ISBN : 2742760428
En vente dans notre boutique
Les auteurs de ce livre sont les victimes de la catastrophe de Tchernobyl survenue le 26 avril 1986, dont l’auteur a enregistré les voix dans leurs villages du nord de l’Ukraine et dans les forêts du sud de la Biélorussie. Des millions de paysans pauvres qui mangent quotidiennement du césium 137 avec leurs aliments. Ce sont aussi ces jeunes mères contaminées qui deviennent sans le savoir source de poison pour les nouvelles vies qui se forment en elles. Ce sont ces enfants condamnés qui, s’ils naissent apparemment sains, grandissent mal, car ils se nourrissent de radionucléides matin, midi et soir…
Jaures Medvedev “Désastre nucléaire en Oural” est une enquête approfondie sur le premier désastre nucléaire de la planète, en 1957 ou 1958, qui a contaminé plus d'un millier de kilomètres carrés, causé la mort de centaines de personnes et transformé une région industriellement développée en une zone extrêmement dangereuse pour des décennies. Jaures Medvedev donne ici aux analystes et aux experts une leçon de détective scientifique.
Télécharger ce documentPublié par les éditions Harmattan
Mal-être personnel et vive critique des comportements humains ont conduit A. Huxley vers une quête éthique et spirituelle incessante. Auteur d'un des livres les plus célèbres, Le meilleur des Mondes, si son nom est aujourd'hui encore connu, le reste de son œuvre est oublié. Pourtant, ses intuitions quant à l'évolution de la société furent prémonitoires : à propos de la science, du nucléaire, des stupéfiants, du cauchemar transhumaniste, etc… Il fut deux fois l' écrivain phare de la jeunesse étudiante : en Grande-Bretagne après la 1ère guerre mondiale, trente ans plus tard sur les campus américains. Comme Houellebecq, il avait compris que l'hégémonie de l'économisme et du divertissement présente tous les risques de désarroi des individus face à leur condition de mortel. Il n'est donc pas étonnant de constater des points d'articulation entre les œuvres de ces deux auteurs : Les Particules élémentaires sontVoir ici l'interview de l'auteur
“Tchernobyl Forever » est un livre-DVD dont le produit de la vente est intégralement destiné à la protection des enfants soumis à l'irradiation de Tchernobyl. Il s'agit d'une opération humanitaire pour pallier l'abandon de toute radio-protection effective par les services des santé biélorusses, comme si on pouvait tourner la page de Tchernobyl.
Notre boutique,, le propose à la vente,tout comme le DVD seul.ED: Ryokufu
ISBN 7846113018
Les éditions Ryokufu viennent de sortir sous forme d'un magnifique livre classique relié toile la version japonaise des minutes de la Session du Tribunal des Peuples consacrée à Tchernobyl , qui s'était tenue à Vienne les 12-15 Avril 1996. Solange Fernex, fondatrice de ETB aux côtés de Michel et Etienne Fernex, de Wladimir Tchertkoff et de Galia Ackermann, et sa première Présidente, avait été la cheville ouvrière de cette immense aventure.
On doit cette version japonaise à l'initiative de Masahumi Takeuti, qui avait déjà porté à la connaissance du public japonais chez le même éditeur un recueil de publications annoncé dans le bulletin d'Avril 2012 sur Tchernobyl de Solange et Michel Fernex. Masahumi Takeuti en a aussi établi la traduction, travail considérable et magnifique avec un souci de précision dont tous ceux avec qui il a échangé peuvent témoigner.
La publication de ce nouvel ouvrage jouera à n'en pas douter un rôle important dans la mise en œuvre du projet d'une nouvelle session du Tribunal des Peuples sur Fukushima. Cette version en constitue la septième traduction, après les française, anglaise, allemande, italienne, ukrainienne et russe.
Le 25ème anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl a été l'occasion d'un bouquet de publications et de films que l'on peut classer en trois grandes
catégories.
La première, évidemment, est celle des ouvrages, articles et émissions de télévision ou de radio destinées à clore le chapitre Tchernobyl, d'une
façon ou d'une autre, afin de libérer la route du « grand retour du nucléaire », le titre de l'excellent livre de Marie-Hélène Labbé (2006, Frison Roche).
La seconde regroupe des œuvres artistiques et de témoignage, livre de photos, articles et émissions impressionnistes, plus ou moins influencées par
le message laissé
Fiche de lecture (Yves Lenoir)
Le livre de Marc Molitor appartient sans conteste à cette dernière catégorie. Il n'a pas d'équivalent. Il correspond à ce qu'un honnête homme attend d'un travail pour l'Histoire : apporter les éléments indispensables pour comprendre ce qu'un enchaînement de faits et de décisions a eu comme conséquences catastrophiques, depuis la double explosion initiale jusqu'au refus officiel de considérer comme tels les maux engendrés par l'absorption de faibles doses journalières de Césium 137. Un cataclysme durable, sournois, « camouflable » jusqu'à un certain point. Une tragédie sans fin. L'affaire de Tchernobyl ne sera pas close avant plusieurs siècles, qu'il s'agisse de l'avenir du site ou du destin des hommes. Le titre choisi traduit cette évidence et toutes les questions en suspens. Tchernobyl suit son cours, comme un « arbre qui pousse » selon la formule de l'académicien écologue russe Alexey Yablokov. Encore faut-il décrire ses racines et le substrat empoisonné où il puise ses nutriments.
Marc Molitor a pris le temps de lire les rapports, ces rapports que bien souvent seuls les technocrates consultent pour savoir ce qu'il faut dire
et répéter. Il les a lus pour relever leurs contradictions internes, y déceler ce qu'ils cherchent à cacher, en faire ressortir les justifications
de l'injustifiable : la mise en danger délibérée de centaines de milliers de « liquidateurs » pour maintenir la centrale en service, coûte que coûte ;
et aussi le sort réservé aux corps et aux gènes de millions de personnes quasi confinées au sein d'une nature contaminée par les retombées de
l'accident, qu'ils sont sommés de « remettre en valeur ».
Il s'est également rendu à plusieurs reprise sur place pour rencontrer chercheurs, médecins, responsables d'association. Si 25 ans après l'événement
tant de personnes continuent de consacrer leur existence à chercher à en réduire les séquelles, c'est que la réalité s'impose, que les dégâts ne sont
pas imaginaires, que les malades ne sont pas victime de leurs fantasmes mais d'une agression radioactive chronique. Et que ces femmes et ces hommes
capables ont regardé cette réalité en face, ne se sont pas détourné, accablés par le destin de Sysiphe qu'il leur a fallu alors choisir. Marc Molitor
rend justice à cette réalité humaine traitée avec tant de désinvolture par les sectateurs de l'énergie atomique.
Le désastre de Fukushima s'est produit juste avant que son ouvrage ne soit mis sous presse. Ainsi à la sombre perspective d'un Tchernobyl indéfiniment durable sont venues se superposer toutes les incertitudes que l'état de la centrale atomique japonaise a engendrées. Puissent les Japonais ne pas suivre les directives découlant des « enseignements » de Tchernobyl selon les rapports de l'AIEA, de l'UNSCEAR, de l'OMS et de toutes les officines dont la secte atomique a parsemé les Etats et les administrations. Puissent les Japonais se guider à partir d'ouvrages tels que « Tchernobyl, déni passé, menace future ? ».
;;# Yves Lenoir ;;#
Commentaire de Wladimir Tchertkoff auteur du livre "Le Crime de Tchernobyl : Le goulag nucléaire
Un livre de référence. Indispensable. Qui tire un trait sous 25 ans de censure à côté de celui de Yablokov-Nesterenko. Admirable par la richesse et l'organisation lucide de l'information. Une pièce maîtresse dans le procès qui devra se faire, qui commence déjà, des pouvoirs dominants de cette civilisation. Un livre utile pour l'intelligence de l'apparente complexité dont chacun peut se saisir. Je me régale en le lisant dans les trains de mes déplacements.
Amitiés et un grand merci à Marc. ;;#Wladimir;;#
Ce livre est maintenant libre de droits.
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Youri Bandazhevsky, d'origine biélorusse, est professeur de médecine et spécialiste en anatomopathologie. Suite à son emprisonnement en 2001, la communauté scientifique internationale s'est insurgée et s'est mobilisée pour lui témoigner son soutien. Libéré de façon anticipée en 2005, il est aujourd'hui interdit de résidence au Belarus et consacre ses efforts à améliorer les moyens sanitaires de la région d'Ivankov en Ukraine, particulièrement polluée par les retombées de Tchernobyl.Les désastres nucléaires ne sont pas réservés aux pays de l'Est sinon pourquoi distribuer de l'iode stable près des centrales nucléaires françaises ? On peut sortir du nucléaire sans attendre la catastrophe et ses conséquences dramatiques par l'arrêt des exportations d'électricité, l'utilisation maximum de l'hydraulique et de nos centrales électriques au fioul et charbon qu'EDF s'apprête à démanteler pour rendre le nucléaire irréversible. Mettre fin au danger nucléaire n'est pas un problème technique mais politique qui dépend de l'exigence de la population vis-à-vis de ses élus.
De la servitude volontaire à la nécessité de la servitude. Le mensonge politique n’a rien de nouveau, mais la perspective de catastrophes nucléaires lui a donné une autre dimension. Les citoyens sont devenus beaucoup plus exigeants en matière de mensonges et ce sont désormais des experts : médecins, scientifiques, associations, syndicats, etc., qui ont pris le relais des politiques et les assomment de (…)
Ayant découvert un journal intime russe datant de 25 ans, Natalia, Fanny et Mouss se lancent dans une enquête sur l'accident nucléaire de Tchernobyl. Les pages du journal, traduites et mises en ligne quotidiennement sur leur blog, ne vont pas tarder à susciter de violentes réactions. Les adolescents déterrent alors un passé oublié et de terribles secrets ! Ce roman, conçu comme un polar, est l'occasion de s'informer sur la catastrophe de Tchernobyl et ses conséquences dévastatrices : un sujet encore tabou aujourd'hui, aux multiples zones d'ombre.
«Des bribes de conversations me reviennent en mémoire… Quelqu'un m'exhorte : - Vous ne devez pas oublier que ce n'est plus votre mari, l'homme aimé qui se trouve devant vous, mais un objet radioactif avec un fort coefficient de contamination. Vous n'êtes pas suicidaire. Prenez-vous en main !» Tchernobyl. Ce mot évoque dorénavant une catastrophe écologique majeure. Mais que savons-nous du drame humain, quotidien, qui a suivi l'explosion de la centrale ? Svetlana Alexievitch nous fait entrevoir un monde bouleversant : celui des survivants, à qui elle cède la parole. Des témoignages…
Surnommé “l’Homme légendaire” par le Washington Post, Igor Kostine est un témoin capital de la catastrophe de Tchernobyl. Le 26 avril 1986, quelques heures seulement après l'explosion, il survole la centrale. La radioactivité est si forte que toutes ses pellicules deviennent noires. Une seule photo pourra être sauvée: elle fera le tour du monde . Surpris par l'ampleur de la catastrophe et par le silence des autorités, Igor Kostine décide de rester sur place et de vivre au milieu des 800 000 ‘liquidateurs’ qui se succéderont sur le site de l'accident. Lui-même irradié, il n'aura de cesse, vingt années durant, de photographier la centrale et la zone interdite qui l'entoure. Son histoire se confond avec celle de Tchernobyl. Il a vu l'évacuation des villages, le désespoir et le courage des populations, la construction du sarcophage, les hommes déplaçant à mains nues des blocs radioactifs, les cimetières de machines, les jardins et les vergers contaminés redevenus des terres sauvages où l'homme n'a plus sa place… Pour la première fois, il raconte, en mots et en images.
Pour se présenter, il dit : « Igor n’a peur de rien ni de personne », et vous assène aussi sec une grande claque dans le dos. Au premier coup d’oeil, on voit mal, en effet, ce qui pourrait intimider ce géant moustachu qui parle fort, boit la vodka au litre, conduit à toute allure, mais cède toujours le passage aux dames. Parfois, la fanfaronnade frise la folie.
Quelques heures après l’explosion du réacteur n°4 de Tchernobyl, il était parmi les premiers sur les lieux de la catastrophe. Depuis, Igor Kostine y retourne régulièrement, consacrant sa vie à photographier les effets des radiations. Il est comme enchaîné à ce sujet qui abrégera son existence aussi sûrement qu’il l’a rendu célèbre.
Ce sens inné de la bravoureil dit tenir ça de sa mère. Pendant la guerre, elle glissait des seaux de bortsch aux prisonniers allemands sous les barbelés. « Elle savait que si on la surprenait, on la fusillerait sur place. » Mais elle nourrissait l’espoir fou que son mari, soldat de l’armée Rouge donné pour mort aux portes de Kichinev, était vivant quelque part et, pourquoi pas, parmi les prisonniers. Kostine a commencé par être ingénieur. Il concevait des machines-outils. La dernière en date servait à creuser des tranchées militaires dans la glace et dans le roc. A 36 ans, il choisit d’être photographe, effectue des petits reportages locaux, puis à l’étranger. Sans jamais devenir un grand de la profession.
27 avril 1986, il reçoit un coup de fil d’un ami pilote d’hélicoptère : il se passe quelque chose à Tchernobyl,il ne sait pas très bien quoi, mais on lui a donné l’ordre de s’y rendre. Il embarque. L’hélicoptère est recouvert d’une carapace de plomb. Quand le pilote annonce qu’ils sont cinquante mètres au-dessus du réacteur, il dévisse la porte de l’appareil et braque ses objectifs sur les ruines en contrebas. « Rétrospectivement, c’est la seule chose que je regrette. C’était vraiment de la folie. » Ils sont alors au coeur du nuage radioactif qui s’échappe de la centrale. Ses deux Nikon F3 ne tardent pas à rendre l’âme. De cette journée, seuls un ou deux clichés subsiste ! nimbés d’une lumière vert sale. Les rayons gamma ont surexposé tous ses films.
Depuis, il y retourne sans cesse. « Il est totalement obsédé »confie James Rupert, correspondant du Washington Post à Kiev. Une obsession dont ni lui ni ses interlocuteurs n’arrivent à cerner la nature profonde. Il enveloppe ses appareils comme on emmaillote des nouveau-nés. Il découpe ses films en bandes de 20 centimètres et leur applique des temps de développement variables pour réussir à sauver quelques photos. Il photographie au pas de course, prenant juste le temps de faire la mise au point. A chaque retour de voyage, il tue les radiations à grandes rasades de vodka glacée. Et lorsque la fatigue se fait trop grande, il décroche et part se faire soigner dans un hôpital de Kiev ou de Moscou.
Après l’accident, des milliers d’hommes sont appelés pour remplacer les machines dont l’électronique a grillé sous l’effet des radiations. « Sans le robot Vassia, sans le robot Piotr, je ne sais pas ce qui serait advenu de notre civilisation. Beaucoup d’entre eux sont malades aujourd’hui. Il y en a aussi qui craquent et qui se pendent. Je pourrais me mettre à genoux devant eux. » En l’espace d’une semaine, Kostine sort cinq fois sur le toit de la centrale pour photographier ces hommes au tablier de plomb. Entre deux et trois minutes à chaque fois, alors que les soldats n’y restent que quarante secondes. A sa dernière sortie, on lui demande de réaliser une vue panoramique du toit pour faciliter le travail à venir. Pour cet acte de bravoure, il sera cité à l’ordre du mérite. « J’ai photographié des guerres, le Viêtnam, la Yougoslavie, l’Afghanistan. Dans les guerres, on sait toujours d’où vient le danger. A Tchernobyl, il est partout, invisible et impalpable. » Alors, inlassablement, il accumule les preuves : poissons morts sur la rive, poulain à huit pattes, pin à l’arborescence délirante, enfant dont les doigts palmés sortent des épaules.
« Mes photos, ce sont des documents, pas des oeuvres d’art.C’est le cri de ceux qui n’ont pas de voix pour crier : la terre, les enfants, les pauvres gens. » Dans un film sur Kostine réalisé en 1991 1), on voit ses photos d’enfants mal formés circuler dans les rangs du Parlement ukrainien. « Aujourd’hui, on dépense des millions pour faire croire au monde entier que Tchernobyl est la centrale la plus sûre qui soit, et les enfants de la zone continuent à boire du lait contaminé. Au mois de novembre dernier il y a eu un autre incident 2). On ne l’a appris que cinq mois plus tard. Je dois être fou pour croire que ce que je fais sert à quelque chose. »
Dans le coin d’un hall des Nations unies à New York, des photos de Kostine et d’autres photographes célèbrent le sinistre anniversaire. « Je voulais que les gens de la rue voient ces photos, mais ici il n’y a que des fonctionnaires pressés avec des dossiers sous le bras. » Une délégation tibétaine échange des saluts profonds et passe sans s’attarder. Le « machin » est au bord de la faillite, Kostine a dû payer ses tirages lui-même, l’exposition n’est annoncée dans aucun journal. Cette fois encore, Kostine a le sentiment de s’être fait blouser. Comme en 1990, lorsque l’agence de presse italienne Imago organise la première exposition de ses photos à Milan et en profite pour revendre ses négatifs à l’agence Sygma en France. Il se débat comme un beau diable pour les récupérer.
De ces dix années, Kostine a retiré beaucoup d’honneurs, des prix, une santé précaire, mais de l’argent, somme toute, très peu. Il roule en Lada et vit dans un deux pièces dans le centre de Kiev. Comment faire ! sa place sur le marché de la photo quand on ne parle pas un mot d’anglais, quand le mot « avocat » ne vous évoque rien de précis ? Malgré les déceptions, Kostine persiste. Il y a un mois, il est retourné à Tchernobyl. Sans autorisation, il est allé dans la salle du réacteur photographier la dalle de béton soufflée par l’explosion. « Cette photo me manquait. Et puis j’étais en commande pour Stern », dit- il, comme pour se justifier. Il en est revenu fatigué et nerveux. Il n’avait même pas pris la peine d’enfiler un tablier de plomb, alors que le taux de radiation est à cet endroit extrêmement élevé. « Cela m’aurait gêné dans mes mouvements et j’aurais pu trébucher » explique-t-il. Sur son état de santé, il reste très évasif. En décembre 1990, il a passé un mois dans un hôpital à Hiroshima. Le diagnostic ? « Igor vivra jusqu’à 150 ans comme tous les Moldaves », répond-il en rigolant. Ses yeux se voilent lorsqu’il évoque les trois fausses couches de sa femme, Alla. Et lorsqu’on lui demande comment il va occuper les quatre- vingt-dix ans qui lui restent à vivre, Kostine assure qu’il ne retournera plus à Tchernobyl ; qu’il veut maintenant faire un livre de ses photos. « Et puis après, je veux dormir au soleil. » Il joint le geste à la parole, ferme doucement les yeux et tourne la tête vers un astre imaginaire.. Il roule en Lada et vit dans un deux pièces dans le centre de Kiev. Comment faire ! sa place sur le marché de la photo quand on ne parle pas un mot d’anglais, quand le mot « avocat » ne vous évoque rien de précis ? Malgré les déceptions, Kostine persiste. Il y a un mois, il est retourné à Tchernobyl. Sans autorisation, il est allé dans la salle du réacteur photographier la dalle de béton soufflée par l’explosion. « Cette photo me manquait. Et puis j’étais en commande pour Stern », dit- il, comme pour se justifier. Il en est revenu fatigué et nerveux. Il n’avait même pas pris la peine d’enfiler un tablier de plomb, alors que le taux de radiation est à cet endroit extrêmement élevé. « Cela m’aurait gêné dans mes mouvements et j’aurais pu trébucher » explique-t-il. Sur son état de santé, il reste très évasif. En décembre 1990, il a passé un mois dans un hôpital à Hiroshima. Le diagnostic ? « Igor vivra jusqu’à 150 ans comme tous les Moldaves », répond-il en rigolant. Ses yeux se voilent lorsqu’il évoque les trois fausses couches de sa femme, Alla. Et lorsqu’on lui demande comment il va occuper les quatre- vingt-dix ans qui lui restent à vivre, Kostine assure qu’il ne retournera plus à Tchernobyl ; qu’il veut maintenant faire un livre de ses photos. « Et puis après, je veux dormir au soleil. » Il joint le geste à la parole, ferme doucement les yeux et tourne la tête vers un astre imaginaire.
Igor Kostine en six dates:
27 décembre 1936 : Naît à Chisinau (à l’époque Kichinev) en Moldavie.
1955. Travaille comme ingénieur, tout en poursuivant ses études.
1972. Devient photographe.
1974. Photographe pour l’agence Novosti.
1987. Reçoit le World Press, alors qu’il est soigné dans une clinique de Moscou.
1989. Première exposition de ses photos à l’Ouest (Milan).
Dans cet ouvrage remarquable, le docteur Rosalie Bertell retrace l’histoire politique et technique du développement de l’industrie nucléaire, révélant des faits qui ont été délibérément dissimulés au grand public dans tous les pays qui ont choisi le nucléaire.
Brève présentation
Pourquoi après Winscale (Sellafield ), Three Mile Island et Tchernobyl, les autorités publiques affirment-elles toujours que les radiations de faibles intensité sont ” sans danger immédiat “pour la santé publique ?
Pourquoi les chercheurs qui tentent de mesurer les retombées de cette technologie se heurtent-ils constamment au secret militaire ?
Nous savons tous qu’une guerre nucléaire pourrait entraîner... la disparition de l’espèce humaine, mais ce que nous savons moins, c’est qu’aujourd’hui,
nous faisons face à cette menace que cette guerre ait lieu ou non. L’industrie électronucléaire et celle de l’armement sont à l’œuvre.
On peut déjà noter leurs effets néfastes sur la santé et sur le patrimoine génétique de l’espèce humaine.
Dans cet ouvrage remarquable et très bien documenté, Rosalie Bertell retrace l’histoire du développement de l’industrie nucléaire civile et
révèle des faits qui ont été délibérément dissimulés au grand public. La vérité contribuera peut-être à nous faire bouger avant qu’il ne soit trop tard.
Détentrice d’un doctorat en biométrie, Rosalie Bertell poursuit depuis 1970 des recherches en hygiène de l’environnement. Reconnue
internationalement pour ses travaux sur le cancer et particulièrement sur la leucémie, elle obtenait en 1986 le prix Nobel Alternatif.
Elle a participé à plusieurs commissions d'enquêtes américaines sur les effets du nucléaire sur la santé publique ; le gouvernement russe a
fait également appel à ses services après la catastrophe de Tchernobyl. Directrice de la recherche à l'International Institute of Concern for
Public Health de Toronto, elle collabore régulièrement à diverses commissions d e l'ONU sur la qualité de l'environnement. Elle a mis sur pied
un programme d’assistance médicale pour les habitants des îles Marshall et du Pacifique Sud. Cette scientifique travaille en étroite collaboration
avec les populations les plus sévèrement touchées par le militarisme et la pollution.
1) L’Album interdit. Documentaire réalisé par Victor Kriptchenko et Vladimir Taratchenko.
2) Une fuite de troisième catégorie sur l’échelle d’Ines qui en compte sept.